La phytothérapie : les richesses du règne végétal pour notre santé
- La phytothérapie ou le végétal comme médicament
- Les plantes dans la tradition
- Les modes de préparation des plantes en phytothérapie
- La phytothérapie à portée de main en quelques recettes
Qui n’a pas connu, enfant, une grand-mère ou une tante qui, d’un tour de main, soignait notre toux avec une infusion ou nos égratignures avec un cataplasme maison ?
Cette connaissance des plantes, transmise de génération en génération, est issue d’un savoir empirique qui se perd dans la nuit des temps. Celui-ci a évolué et s’est modernisé pour parvenir jusqu’à nous sous différentes formes, mais toujours dans le but de soigner avec efficacité.
Entrons dans le domaine infini de la phytothérapie et partons à la découverte des ressources qu’offrent les plantes pour notre santé.
La phytothérapie ou le végétal comme médicament
Hippocrate (médecin grec qui exerçait au Ve siècle avant J.-C.) : « C’est la nature qui guérit les malades. »
Les thérapies naturelles qui utilisent les plantes
Il existe de nombreuses thérapies naturelles. Certaines utilisent l’énergie des pierres, comme la lithothérapie, d’autres les odeurs, comme l’aromathérapie. Celle qui nous intéresse aujourd’hui utilise les plantes pour soigner. Pour bien comprendre ce qu’est la phytothérapie, révisons donc un peu notre vocabulaire :
- L’herboristerie correspond à la préparation de plantes dites médicinales, c’est-à-dire ayant prouvé leur efficacité sur la santé humaine. Celle-ci inclut souvent un but commercial. Le terme désigne aussi l’officine où exerce l’herboriste.
- L’aromathérapie repose sur l’utilisation d’une partie de la plante, extraite au moyen du procédé de distillation. Celui-ci aboutit à ce qu’on appelle une huile essentielle, qui concentre en elle l’essence des composés aromatiques du végétal.
- L’homéopathie : elle se sert aussi de certaines matières premières végétales, mais également d’autres, d’origine animale ou minérale. Cette thérapie se base sur le principe de similitude. Suite à de très grandes dilutions, les gélules homéopathiques ne gardent, au final, aucune trace des produits initiaux. Seule leur vibration persiste.
- Les élixirs floraux du Docteur Bach sont des macérats alcooliques, au nombre de 38. Ils sont destinés à combattre les états psychologiques ou émotionnels négatifs.
- La phytothérapie repose sur l’utilisation des principes actifs des plantes, naturellement présents dans celles-ci, pour soigner l’être humain.
Les origines de la phytothérapie
Les êtres humains n’ont pas attendu l’arrivée au dictionnaire du mot phytothérapie (apparu seulement dans la seconde moitié du XXe siècle) pour utiliser les vertus des plantes pour leur santé. De la même façon que pour la lithothérapie (thérapie basée sur les propriétés énergétiques des pierres précieuses ou semi-précieuses), les hommes utilisent les ressources naturelles à leur disposition depuis des temps immémoriaux. Ils se sont donc approprié les vertus des plantes qui poussaient autour d’eux.
Les plus anciennes traces écrites concernant la phytothérapie remontent au troisième millénaire avant notre ère.
Une tablette sumérienne fait alors état de l’utilisation de plantes sous forme de décoctions. Chez les Égyptiens, le Papyrus Ebers, datant du XVIe siècle avant notre ère, est le premier livre traitant véritablement de phytothérapie.
D’autres ouvrages, notamment chez les peuples romains et grecs, témoignent de l’emploi des végétaux à des fins thérapeutiques.
En Europe, ils forment d’ailleurs l’essentiel des principes sur lesquels repose la pharmacopée jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ils sont ensuite peu à peu remplacés par les formes galéniques plus modernes et pratiques, développées par l’industrie chimique.
Comment fonctionne la phytothérapie ?
Le terme « phytothérapie » est issu de l’association de deux mots grecs : phytos qui signifie « plante » et therapeuo qui signifie « soigner ». Le but de la phytothérapie est donc bien de se servir des ressources végétales pour améliorer la santé humaine. Au départ, elle se basait sur un savoir empirique. Désormais, elle bénéficie des apports de la science moderne qui permettent d’analyser la composition des plantes. Ainsi, on isole et on étudie les principes actifs des végétaux pour mieux en comprendre le fonctionnement. Ces résultats s’appliquent ensuite à la biologie humaine. Cela n’empêche nullement de continuer à utiliser tout le savoir emmagasiné durant des millénaires. Les phytothérapeutes du XXIe siècle ont donc tout à fait la possibilité de se reposer sur les données de la pharmacie actuelle tout en y associant la connaissance traditionnelle et ancienne des vertus des plantes.
Phytothérapie et principe de précaution
De nombreuses plantes présentent un bénéfice pour la santé. Cependant, il convient d’être prudent car certaines molécules peuvent aussi être toxiques. Par exemple, on conseille les baies d’aubépine pour lutter contre l’insomnie, mais elles ont également une action sur le cœur. Les personnes cardiaques doivent donc absolument se renseigner auprès d’une personne compétente avant d’en ingérer. D’autre part, certaines interactions sont possibles entre les préparations à base de plantes et les médicaments allopathiques. Par exemple, le millepertuis annule l’action de certains contraceptifs oraux. De plus, ce qui est bon pour l’un peut être mauvais pour un autre.
J’en ai moi-même fait l’expérience, avec de la sève de bouleau qui est réputée pour être reminéralisante et combattre la fatigue.
Au cours d’un séjour dans l’Aveyron chez une amie qui mettait elle-même la sève en bouteilles, j’ai démarré une cure. J’étais alors enceinte et je pensais que cela ne pouvait être que bénéfique pour moi. Malheureusement, j’ai vite découvert que je ne digérais pas du tout la sève de bouleau.
J’ai appris quelques années plus tard que j’étais allergique aux pollens de cet arbre. La leçon à retenir de cette anecdote est qu’il est essentiel, dans tout traitement de phytothérapie, de prendre également en compte les particularités et la sensibilité de la personne à laquelle il se destine.
Se former à la phytothérapie : pourquoi et comment ?
Comme nous l’avons vu précédemment, utiliser les plantes pour se soigner ne s’improvise pas. Il est nécessaire d’avoir un minimum de connaissances pour être sûr de réaliser des préparations efficaces et sans effets secondaires indésirables.
Que ce soit pour simplement approfondir vos connaissances sur les plantes médicinales ou pour exercer en tant que professionnel, je vous conseille donc d’en savoir un minimum sur les plantes et leur mode d’utilisation. Pour exercer la phytothérapie dans un cadre strictement privé, vous pouvez, bien sûr, effectuer vos propres recherches, demander conseil à votre pharmacien ou à un herboriste près de chez vous et investir dans un ouvrage qui fait autorité sur le sujet.
Si vous souhaitez aller plus loin et en faire votre métier, vous devrez passer par une formation de naturopathie ou de botanique pour ensuite vous spécialiser en phytothérapie. Vous pouvez aussi vous former directement à celle-ci ou à l’herboristerie. De nombreuses écoles dispensent ce type de formation sur des cursus allant de deux à trois ans. Bien qu’il soit possible de suivre les cours en distanciel, je recommande le face-à-face car il est plus pédagogique. En effet, outre les interactions qui seront plus faciles et plus riches avec les différents formateurs, vous pourrez aussi participer à des sessions en pleine nature. Celles-ci sont incontournables pour apprendre à connaître et à reconnaître les plantes, ainsi que la façon de les cueillir et de les transporter sans risquer de les détériorer.
Les plantes dans la tradition
Le monde végétal : une composante indissociable du chamanisme
La nature est au cœur du chamanisme et de ses rituels. En conséquence, les chamans détiennent une grande connaissance des plantes et, notamment, du lien subtil qui les unit aux êtres humains.
Ainsi, ils utilisent depuis très longtemps les bienfaits de l’ortie qui, avec sa composition exceptionnelle, donne de fabuleux résultats sur la santé humaine. En effet, cette « mauvaise herbe », réputée pour sa richesse en fer ne comporte pas moins de 32 oligoéléments. De plus, elle s’intègre facilement à toutes sortes de plats ce qui la rend très facile à utiliser.
Dans les rituels chamaniques, on utilise également certaines plantes pour modifier les états de conscience. Dans ce cas, elles dépassent le stade du soin physique, mais permettent de développer des aptitudes comme la clairvoyance ou la créativité.
Les plantes des rituels magiques
Dans la Wicca, les plantes font partie intégrante des différents rituels. Depuis l’aube des temps, les guérisseurs et guérisseuses font appel aux forces cachées des arbres et des fleurs pour guérir leurs congénères et les aider dans leur quête et leurs objectifs, quels qu’ils soient.
Ainsi, pour les druides, le gui est sacré et possède de nombreuses qualités. Il se consomme pour ses propriétés hypotensives et son action contre la céphalée. Par ailleurs, il se porte sur soi pour attirer la chance ou la prospérité.
Les Wiccans utilisent la sauge blanche sacrée pour purifier les lieux et pour les rituels de désenvoûtement. L’ajout de fleurs de lavande décuple la puissance de ces derniers.
Les vibrations des plantes pour entrer dans le monde de l’ésotérisme
Même si, en ouvrant la porte de l’ésotérisme, nous nous éloignons un peu de la phytothérapie « pure », il me semble essentiel d’en parler. Si nous voulons être en bonne santé, nous devons, bien sûr, nous intéresser au corps physique, mais on ne doit pas oublier notre dimension spirituelle pour autant.
Or, l’un des avantages des plantes est qu’elles agissent de façon holistique, c’est-à-dire à tous les niveaux de l’être humain.
Il n’est donc pas étonnant qu’elles interviennent dans de nombreux rituels ou pour renforcer l’action de guérison des thérapeutes, et ce, quel que soit leur domaine : magnétisme, radiesthésie, énergétique, etc.
Ainsi, le basilic est d’une aide précieuse lors d’une séance de divination, le jasmin est un allié puissant lorsqu’il s’agit de méditer et le bois de santal réaligne les chakras.
Les modes de préparation des plantes en phytothérapie
Les tisanes : la préparation préférée de nos grands-mères
Le mode de préparation le plus connu des plantes en phytothérapie est la tisane. En général, une seule partie de la plante (racines, feuilles, fleurs…), fraîchement cueillie ou séchée, se préleve. On emploie ensuite celle-ci telle quelle ou on la broie et on la place dans un petit sachet ou « infusette ». La tisane se prépare ensuite par :
- infusion : on verse de l’eau chaude (entre 80 et 90 °C) sur la plante qui y est laissée en contact quelques minutes, pour ensuite être enlevée. Ce mode est adapté aux parties les plus fragiles de la plante comme les feuilles ou les fleurs ou celles qui sont plus riches en composés volatils.
- Décoction : on trempe la plante est tout d’abord dans l’eau froide qui est ensuite portée et maintenue à ébullition durant un temps précis. Puis on arrete le feu et la plante infuse jusqu’au refroidissement complet. La durée de décoction dépend de la partie végétale utilisée et est généralement comprise entre deux et cinq minutes.
- Macération : la plante est simplement recouverte d’eau froide et macère à couvert pendant une dizaine, voire une douzaine d’heures. Ensuite, l’ensemble se filtre et doit se consommer rapidement pour éviter le risque microbien. La macération se préconise chez les plantes qui sont riches en composés thermolabiles (détruits par la chaleur) et en mucilages (substances qui, au contact de l’eau, prennent un aspect gélatineux) telles que la guimauve ou la réglisse. Elle peut également s’effectuer dans une huile végétale. L’opération durera, dans ce cas, plusieurs semaines et la préparation sera exposée au soleil. De la même façon que pour la macération aqueuse, on filtrera ensuite l’ensemble et on pressera les végétaux pour récupérer leurs principes actifs.
Les teintures mères et autres procédés hydroalcooliques
Il est également possible de procéder à l’extraction de la partie active de la plante. Pour cela, plusieurs opérations sont nécessaires. On broie d’abord la plante. Ensuite, on la met en contact avec un solvant à chaud qui peut être de l’eau, un alcool ou un mélange des deux. Une fois les composés végétaux dissous, on filtre l’ensemble. Le « marc » obtenu est ensuite soumis à une phase d’évaporation pour éliminer les restes de solvant. On obtient ainsi un composé sec, pâteux ou liquide.
Dans le cas des teintures dites « officinales », une phase de macération et une de filtrage peuvent suffire pour aboutir à la forme voulue. Afin d’obtenir une préparation utilisable, celle-ci doit s’effectuer à l’abri de la lumière dans un récipient hermétiquement fermé. On broiera la plante le plus finement possible. Ensuite, devra la mettre totalement en contact avec l’alcool. Suivant la variété choisie, la durée de macération ira de quelques jours à plusieurs semaines. La teinture se conservera plusieurs années dans un flacon ambré et bien fermé. J’attire cependant votre attention sur le fait que ce type de préparation est alcoolisé. Par conséquent, on déconseille son administration aux femmes enceintes et allaitantes, ainsi qu’aux jeunes enfants.
Les formes modernes de transformation des plantes
Grâce au développement de la technologie et de l’industrie chimique, des présentations plus « modernes » ont vu le jour. Ainsi, le cryobroyage (procédé de broyage en présence d’azote liquide à – 196 °C) s’utilise pour réduire le végétal en poudre. Celle-ci est ensuite très facilement conditionnable sous forme de comprimés ou de gélules.
Cependant, au contraire des tisanes ou des teintures qui permettent d’extraire uniquement les principes actifs de la plante, les procédés de broyage traitent la plante dans sa totalité. Or, cela expose le consommateur à un risque de toxicité car même si une partie du végétal est bonne pour la santé, cela peut être le contraire pour d’autres. Dans ce cas, aucune séparation n’est faite entre les deux.
La phytothérapie à portée de main en quelques recettes
La phytothérapie pour un hiver sans souci
La phytothérapie peut être d’une aide précieuse pour soulager les maladies hivernales. Contre le rhume et la toux, la tisane de thym est salvatrice. Buvez-en une tasse deux à trois fois par jour et ajoutez une cuillère de miel pour un effet synergique. Vous remplacerez le thym par de la mélisse en cas de bronchite.
Pour ma part, le meilleur remède contre la toux que j’ai testé réside dans les gargarismes de teinture mère de Calendula et de Phytolacca. Je mets cinquante gouttes de chaque dans un verre d’eau bouillie et j’obtiens à chaque fois un soulagement quasi immédiat.
Pour assainir votre maison durant la saison grippale, faites bouillir de l’eau avec quelques feuilles d’eucalyptus. D’une part, votre intérieur va sentir extrêmement bon. D’autre part, l’air que vous respirerez sera nettoyé des microbes éventuellement présents.
Favoriser la perte de poids avec les plantes
L’ingestion seule de préparations à base de plantes ne va pas vous faire perdre du poids. Mais en accompagnement d’un régime adapté, elles vous aideront à atteindre votre objectif.
Les végétaux agissent de différentes façons pour éliminer les kilos superflus. Ainsi, certains stimulent les fonctions d’élimination. C’est le cas de l’aubier du tilleul, des sommités fleuries de la Reine-des-prés ou encore de la Bardane. D’autres plantes vont agir sur la digestion et l’assimilation des aliments. Parmi celles-ci, citons le romarin, les feuilles d’artichaut ou la racine de pissenlit. Enfin, le guarana, une plante originaire du Brésil riche en caféine, et la menthe sauvage régulent l’appétit, agissant comme des coupe-faim naturels.
Retrouver le sommeil grâce aux plantes
De nombreux végétaux possèdent des vertus sédatives, la tisane de tilleul que buvait ma grand-mère avant de se coucher en est la preuve !
Vous pouvez également tester les fleurs d’oranger, la valériane ou la passiflore. Dans l’eau du bain, les fleurs de tilleul ou d’oranger vous garantiront un effet relaxant. Pour cela, prenez environ 400 grammes de fleurs, placez-les dans un filet en tissu (comme ceux utilisés pour le lavage de votre linge fragile) et déposez-le au fond de la baignoire. Remplissez ensuite celle-ci d’eau chaude. Laissez infuser trente minutes en remuant le filet de temps en temps. Puis, essorez-le au-dessus de l’eau et prenez tout le temps nécessaire pour profiter de votre bain !
Notez qu’en lithothérapie,l’agate blanche agit également sur le sommeil.
L’infusion de matricaire pour éliminer le stress
Dans le monde actuel où beaucoup d’entre nous vivent sur un rythme de folie, le stress peut s’inviter à notre insu et provoquer de nombreux maux. Pour éviter cela, préparez-vous chaque soir une infusion de matricaire en suivant la recette suivante.
Mélangez ensemble 20 grammes de fleurs et de feuilles de primevère, 50 grammes de framboisier ou de cassis, et 50 grammes de matricaire odorante. Mettez une cuillère à soupe de ce mélange dans un mug. Ajoutez l’eau chaude, laissez infuser 10 minutes puis buvez. L’action antistress de la racine de rhodiola rosea, une petite plante aux fleurs jaunes qui nous vient de Sibérie, est également très réputée dans le monde de la phytothérapie.
Enfin, l’aubépine fait merveille grâce à ses propriétés relaxantes, tout comme la mélisse et la passiflore.
Les plantes pour détoxifier le foie
Le manque d’attention que nous portons à notre hygiène de vie a trop souvent un impact délétère sur notre foie. Or, la santé de cet organe, qui intervient dans 95 % des réactions biochimiques de notre organisme, est essentielle pour nous maintenir en vie. Je vous conseille donc de le détoxifier, de préférence aux intersaisons, en automne et au printemps.
Pour cela, les cures de jus de radis noir ou d’artichaut sont d’un grand intérêt, mais vous avez aussi la possibilité de boire quotidiennement des tisanes pour un bénéfice équivalent. Les infusions de feuilles de menthe ou de racines de chicorée nettoieront votre foie et vous en ressentirez les effets sur votre énergie et sur l’aspect de votre peau. Essayez la recette de tisane suivante. Pour une théière complète : pressez le jus d’un citron et ajoutez-y les zestes de celui-ci. Versez de l’eau bouillante et complétez avec quelques feuilles de menthe. Dégustez avec un peu de miel pour adoucir l’acidité du citron.
Si les plantes s’utilisent pour leurs propriétés médicinales depuis des millénaires, c’est bien parce que leur efficacité n’est plus à démontrer. Si vous possédez un jardin ou un balcon, il vous est possible de créer vous-même votre propre pharmacopée. Par contre, avant de concocter vos propres tisanes et autres teintures mères, pensez à bien vous renseigner sur la façon de préparer les plantes et sur leurs éventuelles contre-indications.
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